Les derniers mois ont agi comme un révélateur profond de la situation de l'école dans notre pays. En laissant les parents assumer le suivi de leurs enfants via des moyens numériques, la situation a accentué les inégalités, autant qu'elle a pu faire prendre conscience aux parents de la difficulté du métier d'enseignant. Les mythes sur l'école numérique, les classes inversées et les MOOC ont pris du plomb dans l'aile... même si la situation a montré qu'il fallait néanmoins travailler l'enseignement à distance et l'intégrer dans le parcours scolaire, tant des élèves que des enseignants.

        Cette situation contradictoire nous a permis de mesurer combien l'école est indispensable à notre société, et donc pourquoi il convient de lui accorder plus de temps, d'énergie, de moyens, et définir des projets qui favorise l'égalité pour mieux construire l'autonomie des élèves. Il faut la panser, en prendre soin, réaffirmer son rôle autrement que par l'injection de techniques numériques ou l'injonction à ne voir le futur qu'entre écran et clavier en laissant Microsoft former les cadres de l’Éducation nationale.

        Penser l'école de demain c'est s'appuyer sur les diverses conceptions pédagogiques qui existent, c'est partir du concret des élèves, de l'empathie que peut construire une "école du partage".

        La transdisciplinarité, les actions communes, la réalisation d'expositions, les clubs de lecture, la vie "en commun" autour de la connaissance font partie des activités quotidienne des professeures documentalistes. Plongées dans la "société de l'information", actives dans "l'éducation au médias et à l'information", les documentalistes peuvent apporter un regard décentré et profondément novateur sur l'école.

        C'est ce que nous proposent Marion Carbillet et Hélène Mulot dans leur livre "À l'école du partage"... et plus que jamais il devient essentiel de le verser dans la grande marmite des réflexions indispensables pour changer l'école.

        Un livre à conseiller et offrir à tous les enseignant·es

        Bonne lecture,

Hervé Le Crosnier